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industries nouvelles. Quoiqu'il en soit, nous pouvons emprunter au « Voyage » d'Ardouin-Dumazet quelques renseignements sur la situation de la partie méridionale de cette région. Dans les environs de Nantua et de Cluses on tisse la soie dans presque tous les villages. Les paysans consacrent à ce travail tous les loisirs que leur laisse l'agriculture. Un grand nombre de petits ateliers, comptant, pour la plupart, moins de vingt métiers (un seul en a cent), sont donc répartis dans les petits villages, à cheval sur les ruisseaux qui tombent des collines. C'est aussi par douzaines que l'on compte les petites scieries élevées le long de la rivière Merloz, et où l'on fabrique toutes sortes de jolis petits objets en bois.

À Oyonnax, petite ville de l'Ain, nous avons un centre important pour la fabrication des peignes, industrie qui compte plus de deux cents ans d'existence, et qui a pris depuis la guerre de 1870 un nouvel essor par suite de l'invention du celluloïd. Il n'y a là pas moins de 100 à 120 patrons qui occupent chacun de deux à quinze ouvriers, et plus de 1.200 personnes travaillent à domicile où elles font des peignes en corne d'Irlande et en celluloïd de France. La force motrice se louait autrefois dans de petites usines, mais l'électricité est depuis peu produite par une chute d'eau et se distribue à domicile, où elle met en mouvement de petits moteurs d'un