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lages sont remarquables par le bien-être qui y règne[1].

À Hennebont, sur la côte sud de la Bretagne, 1.400 ouvriers sont employés dans une immense usine à la fabrication de boîtes de conserves en fer blanc, et chaque année on y transforme 22 à 23 tonnes de fer en boites de fer blanc, qui sont expédiées à Paris, à Bordeaux, à Nantes, etc. Mais l'usine a créé « tout un monde de minuscules ateliers » dans cette région purement agricole : petits ateliers de ferblanterie, tanneries, poteries, et les scories sont transformées en engrais dans de petites usines.

Là encore l'agriculture et l'industrie se prêtent un mutuel concours. Mais c'est peut-être l'exemple de Loudéac (Côtes-du-Nord) qui fait le mieux comprendre la nécessité de ne pas briser cette union. Autrefois les villages des environs étaient industriels, tous les hameaux étaient peuplés de tisserands qui fabriquaient la fameuse toile de Bretagne. Mais cette industrie ayant périclité, les tisserands sont tout simplement retournés à la culture de la terre. De ville industrielle, Loudéac est devenu marché agricole[2] ; et ce qui est fort intéressant, c'est que ces populations conquièrent de nouvelles terres à l'agriculture et transforment les landes, autrefois abso-

  1. Ardouin-Dumazet, volume V, p. 215.
  2. Id., volume V, pp. 259-266.