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forme est très répandue encore aujourd'hui, surtout dans les industries de la laine et de la soie, à côté des grandes manufactures, où 100, 150 et même 5.000 ouvriers travaillent avec les machines du patron et sont payés à la journée ou à la semaine.

Les petites industries sont donc tout un monde, qui, chose remarquable, continue à exister dans les pays de grande industrie, côte à côte avec les grandes manufactures. C'est dans ce monde que nous allons maintenant pénétrer pour y jeter un coup d'œil, — un coup d'œil seulement, car il faudrait des volumes pour décrire l'infinie variété des buts poursuivis, des organisations adoptées et les relations infiniment compliquées de ce monde avec l'agriculture, ainsi qu'avec les autres industries.


La plupart des petites industries, à l'exception de celles qui sont combinées avec l'agriculture, se trouvent, il faut le reconnaître, dans une situation précaire. Les bénéfices sont minimes, et souvent on n'est pas sûr de trouver du travail. La journée est de deux, trois ou quatre heures plus longue que dans les grandes manufactures bien organisées, et à certaines époques elle atteint une longueur incroyable. Les crises sont fréquentes et durent des années. Les travailleurs, s'ils n'ont pas su s'organiser en coopératives de production, sont beaucoup plus à la