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Dans les fermes Bonanza le travail humain est réduit, mais le rendement de la terre est beaucoup trop médiocre, et tout le système n'est qu'un gaspillage inutile, puisqu'il ne tient aucun compte de l'épuisement du sol. Dans la petite culture, par contre, où des hommes, des familles isolées, travaillent sur de petites pièces de terre distinctes, il y a trop de labeur humain perdu, encore que les récoltes soient considérables et que le sol soit amélioré. Une économie véritable, économie d’espace et de travail, exige des méthodes totalement différentes, basées sur une combinaison du travail à la machine et du travail à la main.

En agriculture, comme en toutes choses, le travail associé est la seule solution raisonnable. Deux cents familles de cinq personnes chacune, possédant 40 ares par personne, soit deux hectares par famille, n'ayant aucun lien entre elles, et forcées de trouver chacune sa nourriture sur ses deux hectares, ce serait là certainement une combinaison qui aboutirait à un échec. Même si nous écartons toutes les difficultés personnelles résultant des différences d'éducation et de goûts et du défaut de connaissances sur le parti à tirer de la terre, et si nous admettons, pour simplifier, que ces causes soient éliminées, l'expérience échouerait simplement pour des raisons économiques, pour des raisons agricoles.

Quelque amélioration que pût offrir pareille