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et, en même temps, elle est d'augmenter dans des proportions incalculables l'échange des nouveautés, des produits de l'art local ou national, des nouvelles inventions et découvertes, de la science et des idées. La tendance de l'évolution actuelle étant telle, il n'y a pas la moindre raison de s'en inquiéter. Il n'existe pas un pays au monde qui, profitant de tous les perfectionnements de l'agriculture actuelle, ne pût faire croître sur sa surface cultivable toutes les substances alimentaires et la plupart des matières brutes dérivées de l'agriculture, nécessaires pour sa population, même si — ce qui ne saurait manquer de se produire — les besoins de cette population se fussent rapidement accrus. Étant donné le pouvoir, dont, déjà à l'heure actuelle, l'homme dispose sur la terre et sur les forces de la nature, nous pouvons soutenir qu'une population de 500 à 750 habitants par kilomètre carré de surface cultivable ne serait pas excessive. Mais ni en France, ni en Angleterre, ni même en Belgique, pays dont la population est particulièrement dense, de tels chiffres ne sont atteints. En France, on compte 87 habitants par kilomètre carré de terre cultivable, en Grande-Bretagne, 250, et en Belgique 365. La moyenne est donc en France de 115 ares, en Angleterre de 40 ares et en Belgique de 27 ares par personne.

En supposant donc que chaque habitant de la