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Les environs d'Orléans constituent un autre grand centre pour la culture maraîchère, et il vaut tout particulièrement la peine de signaler que les pépinières d'Orléans fournissent même à l'Amérique une quantité de jeunes arbres[1].

Mais il faudrait un volume pour décrire les principaux centres de la culture maraîchère et fruitière en France, et je me contenterai de citer un pays où la culture des fruits et celle des légumes vont de pair. Il se trouve sur les bords du Rhône, près de Vienne, où une étroite bande de terre, en partie formée de roches granitiques, est aujourd'hui devenue un jardin d'une incroyable richesse. L'origine de cette prospérité, nous dit Ardouin-Dumazet, date d'il y a environ cinquante ans, alors que les vignobles, ravagés par le phylloxera, durent être détruits et qu'il fallut recourir à une autre culture. Le village d'Ampuis fut bientôt renommé pour ses abricots. Aujourd'hui, sur une longueur de 150 kilomètres le long du Rhône et dans les vallées latérales de l'Ardèche et de la Drôme, tout le pays n'est qu'un admirable verger exportant pour des millions de francs de fruits, et la terre se vend jusqu'à 20.000 et 25.000 fr. l'hectare. Continuellement la culture s'empare de quelque rocher. Des deux côtés des routes on voit les plantations d'abricotiers et de cerisiers, et entre les rangées d'arbres pous-

  1. Ardouin-Dumazet, vol. I, p. 204.