Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/201

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est si intense dans les environs de Paris qu'un retard de vingt-quatre heures dans l'envoi des abricots au marché entraîne souvent une perte de vingt francs par quintal, soit un septième du prix de vente[1].

À Perpignan, les artichauts verts, légume très apprécié en France, sont cultivés d'octobre à juin sur une surface de 1.000 hectares, et le revenu net est estimé à 2.000 fr. par hectare. Dans le centre de la France, on cultive même les artichauts en plein champ, et les récoltes en sont pourtant évaluées d'après Baltet entre 3.000 et 6.250 fr. par hectare. Dans le Loiret, 1.500 jardiniers, qui emploient en certains cas jusqu'à 5.000 ouvriers, produisent de dix à douze millions de francs de légumes, et leur dépense annuelle en engrais s'élève à 1.500.000 fr. Ce chiffre seul est la meilleure réponse à faire à ceux qui aiment à parler de l'extraordinaire fertilité du sol, chaque fois qu'on leur cite un succès quelconque dans le domaine de l'agriculture.

À Lyon, une population de plus de 500.000 habitants est entièrement approvisionnée de légumes par les jardiniers des alentours. Il en est de même à Amiens, autre grande cité industrielle.

  1. La production totale de fruits de dessert, fruits desséchés et conservés était évaluée pour la France, en 1876, à 84.000 tonnes et leur valeur était estimée à environ 3 milliards, plus de la moitié de l'indemnité de guerre payée à l'Allemagne après 1870. Depuis 1876, cette production a dû prendre une grande extension.