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même que le revenu brut, évalué par Courtois-Gérard à 15.000 fr. par hectare pour les grands jardins et au double pour les petits où des primeurs sont cultivés sous châssis.

La culture fruitière aux alentours de Paris est tout aussi merveilleuse. À Montreuil, par exemple, 300 hectares appartenant à 400 jardiniers sont littéralement couverts de murs de pierre, spécialement érigés pour la culture des arbres fruitiers et ayant une longueur totale de plus de 600 kilomètres. Sur ces murs s'étalent des pêchers, des poiriers et des vignes, et chaque année on récolte environ 12.000.000 de pêches et un nombre considérable de poires et de grappes de raisin. Dans de telles conditions l'hectare rapporte 3500 francs. C'était là la façon de créer un « climat plus chaud, » alors que la serre chauffée était encore un luxe coûteux. Tout compté, 500 hectares sont cultivés en pêchers et produisent 25.000.000 de pêches par an dans les environs immédiats de Paris. De nombreux hectares, également couverts de poiriers, produisent chacun de 8 à 13 tonnes de fruits, soit une valeur de 3.000 à 3.700 francs.

Mieux encore, à Angers, dans la vallée de la Loire, où les poires ont une avance de huit jours sur les environs de Paris, Baltet connaît un verger de 2 hectares, couvert de poiriers, qui rapporte environ 10.000 fr. par an, et à cinquante kilomètres de Paris une plantation de poiriers