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dres et d'autres ports anglais, situés plus au nord et même jusqu'à Newcastle. D'autre part, chaque année Roscoff n'expédie pas moins de 4.000 tonnes de légumes à Paris[1]. Et quoique la presqu'île de Roscoff jouisse d'un climat particulièrement chaud, de petits murs de pierre se dressent partout, couronnés d'ajoncs, dans le but de mieux protéger les légumes et de leur donner plus de chaleur[2]. Le climat est amélioré, ainsi que le sol.

Aux environs de Cherbourg, c'est sur des terres conquises sur la mer que l'on fait pousser les meilleurs légumes. Plus de 320 hectares de ces terrains sont consacrés aux pommes de terre exportées à Londres ; 200 autres hectares sont plantés en choux-fleurs, 50 hectares en choux de Bruxelles, et ainsi de suite. Des pommes de terre cultivées sous verre sont également envoyées au marché de Londres dès la mi-avril, et les exportations de légumes de Cherbourg en Angleterre s'élèvent au total à 150.000 quintaux. En même temps, le petit port de Barfleur en expédie 50.000 autres quintaux en Angleterre et 30.000 à Paris. Mieux encore, dans une toute petite commune, Surtainville, près Cherbourg, on retire 70.000 fr. de 72 hectares de jardins maraîchers produisant trois récoltes par an : des choux en

  1. Charles Baltet, loc. cit.
  2. Ardouin-Dumazet, Voyage en France, vol. V, p. 10.