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gleterre dans les années trente et quarante du dix-neuvième siècle, lors du mouvement chartiste, et en France lors du réveil socialiste dans les années quarante. On parla beaucoup à cette époque de « travail harmonisé », « d’éducation intégrale, » etc. On signala dès lors que pour obtenir le maximum de bien-être il faut combiner dans chaque communauté une certaine variété de travaux agricoles, industriels et intellectuels. L’homme, disait-on, ne donnera la vraie mesure de ce qu’il peut produire, que s’il est en situation d’appliquer ses facultés variées à différents travaux : dans la ferme, la manufacture, le cabinet de travail, l’atelier de l’ouvrier, l’atelier de l’artiste, au lieu d’être rivé pour toute sa vie à une seule de ces occupations.

À une époque beaucoup plus rapprochée de nous, vers 1875, la théorie de l’évolution de Herbert Spencer donna naissance en Russie à un remarquable travail, la Théorie du Progrès de M. Mikhaïlovsky. La part qui revient dans l’évolution progressive à la différenciation et celle qui appartient à une intégration des aptitudes et des activités furent discutées par l’écrivain russe avec une certaine profondeur de pensée, et la formule spencérienne de la différenciation reçut ainsi son complément nécessaire.

Enfin, parmi un certain nombre de monographies, il me faut mentionner un petit livre suggestif de J. R. Dodge, le statisticien américain, Farm and Factory : Aids derived by Agriculture from Industries. (La Ferme et l’Usine : l’aide que l’Industrie peut prêter à l’Agriculture,