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sur 120 ares chacun, de 95 à 126 hectolitres de maïs, soit de 78 à 102 hectolitres à l'hectare. Ces chiffres montrent à quoi tend l'ambition du fermier de l'Iowa. Dans le Minnesota les prix ont été donnés en 1896 pour des récoltes de 270 à 1000 hectolitres de pommes de terre par hectare, c'est-à-dire de 21 à 78 tonnes par hectare, alors que le rendement moyen dans la Grande-Bretagne n'est que de 15 tonnes.

En même temps, la culture maraîchère prend une grande extension en Amérique. Dans les jardins maraîchers de la Floride nous voyons des récoltes par hectare de 400 à 550 hectolitres d'oignons, de 350 hectolitres de tomates, 625 hectolitres de patates, qui témoignent des grands progrès de la culture. Quant aux « truck farms » (culture maraîchère pour l'exportation par bateaux à vapeur ou par chemin de fer), elles couvraient en 1892 une superficie de 160.000 hectares, et les fermes à fruits des environs de Norfolk en Virginie ; étaient décrites par le professeur Ch. Baltet[1] comme de véritables modèles de ce genre de culture, témoignage d'une grande valeur dans la bouche d'un jardinier français qui vient lui-même du marais modèle de Troyes.

Tandis qu'à Londres on continue à payer toute l'année vingt centimes pour une laitue (très souvent importée de Paris), Chicago et Boston

  1. L'Horticulture dans les cinq parties du monde, Paris, 1895.