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importés d'Asie, et que le paysan normand qui envoie ses pommes à Londres ne boit du vrai cidre que lors des grandes fêtes.

Un tel état de choses ne durera pas toujours, et le jour n'est pas loin où nous serons forcés de recourir à nos propres ressources pour nous procurer beaucoup de choses que nous importons aujourd'hui. Et nous n'en serons pas plus à plaindre pour cela. Les ressources de la science, quand il s'agit d'élargir le cercle de notre production et de faire de nouvelles découvertes, sont inépuisables. Et chaque nouvelle branche de l'activité humaine en fait naître toujours de nouvelles, qui augmentent constamment le pouvoir de l'homme sur les forces de la nature.

Si nous tenons compte de tout si nous nous représentons les récents progrès de l'horticulture, et la tendance à appliquer les méthodes de l'horticulture à la culture en plein champ, si nous observons les expériences agricoles actuellement en cours, — expériences aujourd'hui, réalités demain — et si nous réfléchissons aux ressources tenues en réserve par la science, nous arrivons à un résultat très important. Nous sommes autorisés à dire qu'il est absolument impossible de prévoir actuellement la limite maxima du nombre des êtres humains qui pourraient tirer leurs moyens de subsistance d'une étendue de terre déterminée, non plus que la diversité des produits qu'ils pourraient, demander au sol