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fleurs ; 5.000 paniers de tomates ; 5.000 douzaines de fruits de première qualité ; 154.000 têtes de salade ; bref, un total de 120.000 kilog. de légumes. Le sol était créé en si grande quantité que chaque année, il fallait vendre 200 mètres cubes de terreau.

On pourrait donner des douzaines d'exemples semblables, et la meilleure preuve qu'il n'y a là aucune exagération, c'est le très gros chiffre du loyer payé par les jardiniers : il atteint dans les environs de Londres de 600 à 900 francs par hectare, et dans les environs de Paris on loue l'hectare jusqu'à 2.000 francs. Aux portes de Paris, il n'y a pas moins de 850 hectares qui sont cultivés de cette façon par 5.000 personnes. Près de 3.000.000 de Parisiens sont ainsi approvisionnés de légumes, et le surplus est envoyé à Londres.

Les résultats ci-dessus mentionnés sont obtenus à l'aide de couches sous châssis et de milliers de cloches. Mais sans même recourir à un outillage aussi coûteux, en ne se servant que de 30 mètres carrés de châssis pour les jeunes plants, on peut produire, en plein air, 12.500 francs de légumes par hectare[1]. Il est évident cependant que, dans ce dernier cas, le prix de vente élevé des récoltes ne provient pas des prix élevés atteints par les primeurs en hiver. Il est entière-

  1. Manuel pratique de Culture maraîchère, par Courtois-Gérard, 4e édition, 1868.