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des bestiaux pourrait être doublé encore, et la surface nécessaire pour les élever pourrait être la moitié ou même le tiers de ce qu’elle est aujourd’hui[1].


Ces exemples sont assez frappants, et cependant ceux que fournit la culture maraîchère le sont encore plus. J’entends la culture maraîchère aux environs des grandes villes et en particulier de Paris. Dans cette culture, chaque plante est traitée selon son âge. Les graines germent et les jeunes plantes développent leurs quatre premières feuilles dans des conditions particulièrement favorables de terrain et de température ; puis on choisit les meilleurs plants et on les transplante dans une couche de fin terreau sous un châssis ou à l’air libre, où ils développent

  1. En admettant que 4 tonnes de foin sec soient nécessaires pour nourrir une tête de bétail, les chiffres suivants, empruntés à la Répartition métrique des impôts, de Toubeau, montrent ce que nous obtenons aujourd’hui avec les procédés ordinaires et avec ceux de la culture intensive.
    Récolte
    par hectare en kilog.
    Équivalent
    en foin sec (kilog.)
    Nombre de bestiaux
    nourris
    par 100 hect.
    Pâturages 1.350 32
    Prairies
    non irriguées
    2.700 65
    Trèfle,
    deux récoltes
    5.400 130
    Rutabagas 42.300 11.250 270
    Ray-grass 72.000 20.250 450
    Betteraves,
    grande culture.
    72.000 23.650 625
    Maïs, ensilage 135.000 33.750 825