Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Le résultat net est que, bien que le tiers du territoire soit considéré comme « inculte », le sol de la France fournit la nourriture nécessaire à 66 habitants par kilomètre carré, sur 72, — c'est-à-dire, à 16 habitants de plus que la Grande-Bretagne pour la même surface[1].

  1. Mille hectares du territoire français se répartissent comme suit : 376 sont occupés par les bois (157), les taillis, les propriétés bâties, etc., et 624 sont considérés comme « cultivables ». Sur ces 624 hectares « cultivables », 117 sont occupés par des prairies (aujourd'hui irriguées dans une très forte proportion), 68 par des jachères et des cultures variées, 251 par des céréales, 63 par des cultures fourragères et des cultures industrielles, 33 par des vignobles. Cela fait 534 hectares. Le reste est en pâturages. Il n'y a pas moins de 120 hectares qui sont consacrés au froment et qui produisent chacun de 25 à 27 hectolitres dans deux départements, et 23 hectolitres 1/2 dans douze départements ; 26 hectares sont consacrés au seigle et au méteil.
    Tout calculé, la moyenne du rendement dépasse 18 hectolitres par hectare dans une moitié du pays et est inférieure à ce chiffre dans l'autre moitié.
    Quant au bétail, nous trouvons en Grande-Bretagne 6.905.000 têtes de bétail, soit 53 têtes par cent hectares de terrain cultivable. Dans ce chiffre sont compris plus de 1.250.000 veaux de moins d'un an. Il faut ajouter 27.040.000 moutons, c'est-à-dire 207 moutons par cent hectares de terrain cultivable. En France, nous trouvons (en 1906) 14.110.500 têtes de bétail (44 têtes par 100 hectares cultivables) et seulement 17.461.400 moutons (57 moutons par 100 hectares cultivables). En d'autres termes, la proportion des bêtes à cornes ne diffère pas beaucoup dans les deux pays (53 et 44 têtes par 100 hectares), une différence considérable n'apparaissant en faveur de l'Angleterre qu'en ce qui concerne les moutons (207 contre 57). Mais on ne doit pas perdre de vue les quantités considérables de foin, de tourteaux, etc., importées en Angleterre, car pour chaque bête à cornes qui vit de nourriture importée, on peut élever huit moutons dans les prairies ou à l'aide de fourrage du pays. Quant aux chevaux, les deux pays sont à peu près sur le même pied.