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gigantesques thermes en ruines provoquent encore aujourd’hui notre admiration, et nous payons un juste tribut à leur mémoire, en installant sous le nom de bains romains des établissements munis de toutes les perfections que la science et le luxe peuvent conseiller. On y a même fait revivre les anciennes dénominations, de frigidarium, calidarium etc. Le grand luxe dans les installations balnéaires fit son apparition surtout sous les empereurs ; il fut porté au loin par les expéditions militaires, dans les Gaules, en Germanie et jusque dans la Grande-Bretagne. Partout’ où les Romains rencontraient sur leur route des sources thermales, ils en faisaient usage, de même qu’ils avaient le plus grand soin de rechercher pour leurs camps et pour leurs stations les meilleurs sources d’eau potable. C’est ainsi que nous trouvons des traces de leur passage à Plombières, à Aix en Savoie, à Aix-la-Chapelle, à Bertrich, à Wiesbaden, Ems etc. C’est aussi du temps des empereurs romains que commença aux bains, mais surtout aux bords de la mer, cette vie luxueuse qui fit réunir dans ces lieux de plaisir les désœuvrés et les puissants de la capitale du monde. Les satires de Martial nous ont conservé le tableau de la vie d’été à Baies, le Trouville de ce temps là, qui fut pour Horace l’endroit le plus délicieux de toute la terre. Il n’y a donc eu, encore sous se rapport, rien de nouveau sous le soleil !

Ce dévergondage effréné des mœurs se renouvela au moyen-âge, au XIVe et au XVe siècle. C’étaient surtout les bains d’Allemagne qui offraient ce curieux spectacle, dont une lettre du fameux Florentin Poggio