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berculose pulmonaire et cela au grand profit des malades. En conséquence de cette transformation tardive des idées pathologiques, il nous est impossible de produire une statistique imposante quant aux chiffres, mais en revanche, nous pouvons produire des cas de guérison remarquables, parce qu’ils ont été obtenus chez des patients extrêmement compromis, sans espoir presque, et appartenant à des classes sociales où il est difficile de remplir toutes les conditions qui pourraient garantir la réussite. Il n’est d’ailleurs que trop vrai que, dans tous les cas de cette affection, qu’on ait affaire à des pauvres, à des riches, à des gens instruits ou à des illettrés, on arrive presque toujours trop tard, et que nulle part l’excellent précepte du : Principiis obsta  ! n’est moins suivi qu’ici. Pourtant ce serait bien l’occasion de se montrer alarmiste et non temporisateur ! Dix-neuf fois sur vingt en effet, la cure de la phthisie commençante s’identifie avec le traitement de la toux (pour me servir du langage vulgaire), de la bronchite. Un calmant quelconque, une eau minérale nonchalamment recommandée, des prescriptions hygiéniques vaguement indiquées, constituent le fond de ce traitement, lequel tout aussi régulièrement n’aboutit à rien, sinon à la progression du mal. Le médecin change inutilement de remède, le patient change sans plus de succès de médecin, la consomption s’avance à grands pas. Las des périphrases troublantes des médecins, l’entourage réclame à la fin une consultation, ou bien l’on s’adresse à une autorité. On apprend alors, après avoir perdu un temps bien précieux, que l’existence du malade est sérieusement menacée et que, pour la sauver, aucun sacrifice ne sera trop grand. Il faut quitter les affaires, s’expatrier, ne vivre que pour sa santé ! Bref, on finit la série des essais thérapeutiques par où il eût fallu commencer. Il me semble pourtant que tout médecin doit pouvoir faire aisément le diagnostic de la phthisie, même au début