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2. La race bovine partage avec l’espèce humaine le triste privilège de cette maladie. Malgré les abattoirs, et les règlements d’hygiène, qui doivent régir leur exploitation, la chair de bêtes tuberculeuses est parfaitement livrée à la consommation. On n’enlève que les produits macroscopiques, les glandes bronchiques et mésentériques infiltrées. Pourtant la chair musculaire renferme bien le poison animé, et si on se l’incorpore sous forme de « bifteck saignant », la température de 60°, (le maximum produit à l’intérieur de la tranche) est incapable de détruire les bacilles. Pour le lait de vaches ; malades, des précautions tout aussi sérieuses devraient être prises : il faudrait le faire bouillir chaque fois qu’on n’est pas tout à fait sûr de la provenance.

3. Il y a la question de l’hérédité. Elle est fort complexe et elle comporte une critique explicative, car il y a ici plusieurs facteurs avec lesquels il faut compter. Nous avons déjà vu que le fait d’habiter une maison, une chambre dans laquelle un malade tuberculeux a vécu pendant un certain temps, peut constituer un réel danger, et exercer une néfaste influence sur d’autres membres de la famille, à moins qu’on ne prenne des précautions, minutieuses. Mais il y a des causes plus intrinsèques, dépendantes de la constitution physiologique de l’organisme. Il est un fait d’observation que le plus grand nombre de sujets, atteints plus tard de phthisie, se distinguent dès leur jeune âge par une vulnérabilité plus grande, par une faible résistance aux influences morbifiques ; beaucoup d’entre eux montrent tous les symptômes du lymphatisme. Les maladies de l’enfance, la rougeole, la coqueluche, les pneumonies, sont fréquemment suivies chez ces personnes de phthisie, les bacilles trouvant sans doute, grâce au catarrhe de la muqueuse bronchique qui accompagne ces états, un terrain propice pour s’y implanter et végéter.

Ailleurs, le virus tuberculeux (bien différent en cela de celui du typhus et de la petite-vérole qui frappe même