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rire aujourd’hui quand nous en lisons les détails dans les lettres de Mme de Sévigné ou de Boileau. Ce dernier devait faire à Bourbonne une cure contre une extinction de voix, et il écrivit de cet endroit une lettre fort pitoyable à son ami Racine. Rien que pour être préparé à la cure, le malheureux auteur de F Art Poétique dut subir trois saignées, sans compter les vomitifs et les purgatifs réitérés. Aussi eut-il une demie-douzaine de syncopes dans une seule journée ! Ajoutez à cela les innombrables gobelets qu’il devait avaler, et vous avouerez que le grand œuvre malmenait parfois fort étrangement l’image du bon Dieu ! C’est cependant le siècle de Louis XIV qui a remis les bains en honneur ou plutôt en vogue ; parce que les grands de la cour, à la suite des princes, prenaient l’habitude d’aller faire tous les ans une saison aux eaux pour y guérir leurs dyspepsies et leurs rhumatismes. Mais ce qu’on doit bien plus aux souverains bourbons, c’est d’avoir organisé le côté scientifique des bains par la nomination de médecins-inspecteurs, qui devaient veiller à ce que les pratiques et les traditions restassent dans le domaine de la science.

De nos jours, la balnéologie, on peut le dire, est tout autre chose que ce qu’elle était auparavant. Depuis le commencement du siècle un puissant essor s’est mafesté dans toutes les branches de l’activité humaine, mais surtout dans le domaine des sciences, et la médecine a subi un changement immense et atteint une perfection inattendue, de sorte que la balnéologie est aujourd’hui basée sur des expériences physiologiques aussi positives