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l’ankus du roi

— Quelles nouvelles de la cité ? — demanda le Cobra Blanc, sans répondre au salut. Quelles nouvelles de la grande cité aux formidables murs… la cité des cent éléphants, des vingt mille chevaux et du bétail sans nombre… la cité du Roi de vingt Rois ? Je deviens sourd ici, et il y a longtemps que je n’ai entendu les gongs de guerre.

— Il n’y a que la Jungle sur nos têtes, répondit Mowgli. Parmi les éléphants, je ne connais que Hathi et ses fils. Bagheera a égorgé tous les chevaux dans un village ; et… qu’est-ce que c’est qu’un Roi ?

— Je t’ai déjà dit, fit Kaa doucement, s’adressant au Cobra, je t’ai dit, il y a quatre lunes, que ta cité n’existait pas.

— La cité — la grande cité de la forêt, dont les portes sont gardées par les tours du Roi — ne passera point. Ils l’ont bâtie avant que le père de mon père ne sortît de l’œuf, et elle durera encore que les fils de mon fils seront aussi blancs que moi. Salomdhi, fils de Chandrabija, fils de Viyeja, fils de Yegasuri, l’a bâtie aux jours de Bappa Rawal. Quel bétail êtes-vous, vous autres, et à quel maître ?

— C’est une piste perdue, — dit Mowgli, en se