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la descente de la jungle

sang est maintenant calmé, je n’ai plus de fièvre. Que ce soit moi qu’ils trouvent là ! Il n’y en aura guère pour quitter leurs maisons après m’avoir vue. Ce n’est pas la première fois que j’aurai été en cage ; et je ne pense pas que moi on m’attache avec des cordes.

— Sois sage, alors, dit en riant Mowgli.

Car il commençait à se sentir aussi téméraire que la panthère qui se glissait dans la hutte.

— Pouah ! souffla Bagheera, cela empeste l’homme ici !… Mais voici un lit tout pareil à celui qu’on me donnait pour dormir dans les cages du Roi à Oodeypore… Allons, je me couche.

Mowgli entendit les sangles craquer sous le poids de l’énorme bête.

— Par la Serrure Brisée qui m’a faite libre ! ils croiront avoir pris un gros gibier. Viens t’asseoir près de moi, Petit Frère ; nous serons deux à leur souhaiter bonne chasse !

— Non ; j’ai une autre idée en tête. Le Clan des Hommes ne saura point quelle part j’ai prise à ce jeu… Amuse-toi toute seule. Je ne tiens pas à les voir.

— Comme tu voudras, dit Bagheera. Les voilà qui viennent !

Sous le pipal, à l’autre bout du village, la confé-