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sent courir un peu, et alors, la nuit de l’assemblée, il les emmena avec Mowgli et mère Louve au Rocher du Conseil — un sommet de colline couvert de pierres et de galets, où une centaine de loups pouvaient s’isoler. Akela, le grand loup gris solitaire, que sa vigueur et sa finesse avaient mis à la tête du clan, était étendu de toute sa longueur sur sa pierre ; un peu au-dessous de lui étaient assis plus de quarante loups de toutes tailles et de toutes robes, depuis les vétérans couleur de blaireau, qui pouvaient, à eux seuls, se tirer d’affaire avec un chevreuil, jusqu’aux jeunes loups noirs de trois ans, qui s’en croyaient capables. Le solitaire était à leur tête depuis un an maintenant. Au temps de sa jeunesse, il était tombé deux fois dans un piège à loup, et une autre fois il avait été assommé et laissé pour mort : aussi connaissait-il les us et coutumes des hommes.

On causait fort peu sur la roche. Les petits se culbutaient l’un l’autre au centre du cercle où siégeaient leurs mères et leurs pères, et, de temps en temps, un loup plus âgé se dirigeait tranquillement vers un petit, le regardait avec attention, et regagnait sa place à pas silencieux. Parfois, une mère poussait son petit en plein clair