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il l’arrachait du sol, au lieu de se traîner sur les genoux comme il faisait auparavant. Quand les mouches le piquaient, il cassait une branche d’arbre et s’en servait en guise de chasse-mouches ; et il se collait une casquette de boue neuve, fraîche et dégoulinante, lorsque le soleil tapait. Quand il s’ennuyait de marcher seul à travers l’Afrique, il se chantait des airs dans sa trompe et ça faisait du bruit comme plusieurs fanfares. Il s’écarta de sa route afin de trouver un hippopotame (ce n’était pas un parent) et le cogna de toute sa force pour s’assurer que le Serpent-Python-Bicolore-de-Rocher avait dit vrai en parlant de sa nouvelle trompe.

Par un soir tout noir, il rejoignit son excellente famille et, sa trompe roulée, il dit :

— Comment vous portez-vous ?

Ils furent très contents de le revoir, et immédiatement répondirent :

— Viens ici qu’on te cogne pour ton insatiable curiosité.

— Peuh ! dit l’Enfant d’Éléphant. Je crois, mes braves gens, que vous n’y connaissez rien pour la chose de cogner ; quant à moi, c’est différent. Vous allez voir.

Alors il déroula sa trompe et jeta deux de ses parents cul par-dessus tête.

— Oh ! sac à bananes ! dirent-ils, où as-tu appris