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il cueillit une motte de vase sur la berge du grand fleuve Limpopo et se l’appliqua sur la tête, où ça lui fit une belle casquette fraîche qui lui dégoulinait derrière les Oreilles.

— ’Vantage numéro TROIS ! dit le Serpent-Python-Bicolore-de-Rocher. Tu n’aurais jamais pu faire cela avec un simple petit tronçon de nez. Maintenant, si on te cognait, qu’est-ce que tu dirais ?

— Fait ’xcuse, dit l’Enfant d’Éléphant, mais cela ne me plairait pas du tout.

— Qu’est-ce que ça te dirait de cogner quelqu’un ? dit le Serpent-Python-Bicolore-de-Rocher.

— Ma foi, cela me plairait assez, dit l’Enfant d’Éléphant.

— Eh bien, dit le Serpent-Python-Bicolore-de-Rocher, tu trouveras ce nouveau nez que tu as là fort utile pour cogner les gens.

— Merci ! dit l’Enfant d’Éléphant. Je m’en souviendrai ; et maintenant, je crois que je vais rentrer à la maison rejoindre mon excellente famille et tâcher voir.

C’est ainsi que l’Enfant d’Éléphant retourna chez lui à travers l’Afrique, en jouant et folâtrant avec sa trompe. Quand il voulait manger des fruits, il les cueillait à l’arbre, au lieu d’attendre qu’ils tombent, comme il faisait auparavant. Quand il voulait de l’herbe,