Page:Kipling - Histoires comme ça pour les petits, trad Humières et Fabulet, 1903.djvu/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Baviaan cligna de l’œil. Ça, il savait.

Alors, Baviaan dit :

— Le gibier est ailleurs. Tu peux le trouver. Tâche. Mon avis, Léopard ? C’est une question de tâche.

Et l’Éthiopien dit :

— Tout ça est très joli, mais je désire connaître où a émigré la Faune aborigène.

Alors, Baviaan dit :

— La Faune aborigène a rejoint la Flore aborigène, parce qu’il n’était que temps pour elle de changer. Mon avis, Éthiopien ? Change, au plus tôt.

Ce discours embarrassa le Léopard et l’Éthiopien ; mais ils partirent à la recherche de la Flore aborigène, et voici qu’après bien des jours ils virent une grande, haute et vaste forêt pleine de troncs d’arbres, et ’sclusivement hachée, tachée, tachetée, marquée, sabrée, barrée et bigarrée d’ombres. (Dites ça tout haut et vite, et vous verrez ce qu’il devait y avoir d’ombres dans la forêt.)

— Qu’est ceci ? dit le Léopard. Il fait noir et c’est pourtant tout plein de petits morceaux de lumière.

— Je ne sais pas, dit l’Éthiopien. Mais ça doit être la Flore aborigène. Je sens la Girafe, j’entends la Girafe, mais je ne peux pas la voir.

— Ça, c’est curieux, dit le Léopard. Sans doute, parce que nous sortons du grand soleil. Je sens le