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dans l’ombre du Camphrier, et toucha de la main l’épaule de Suleiman-bin-Daoud et dit :

— Ô mon Seigneur et Trésor de mon âme ! réjouis-toi, car nous avons enseigné aux Reines d’Égypte, d’Éthiopie, d’Abyssinie, de Perse, de Chine et d’Inde une très grave et mémorable leçon.

Et Suleiman-bin-Daoud qui suivait encore des yeux les Papillons, tandis qu’ils jouaient au soleil, dit :

— Ô ma Dame et Joyau de ma Félicité ! quand cela est-il arrivé ? Car je n’ai fait que jouer avec un Papillon depuis que je suis venu dans le jardin.

Et il dit à Balkis ce qu’il avait fait.

Balkis, — Balkis, la plus Tendre et la mieux Aimable, — dit :

— Ô mon Seigneur et Régent de mon être ! j’étais cachée derrière le Camphrier et j’ai tout vu. C’est moi qui ai dit à la femme du Papillon de demander au Papillon de taper du pied, parce que j’espérais que, par badinage, mon Seigneur accomplirait quelque grande magie, et que les Reines, ce voyant, auraient peur.

Et elle lui répéta ce que les Reines avaient dit, et vu, et pensé.

Alors Suleiman-bin-Daoud se leva de son siège, sous le Camphrier, et il étendit les bras et se réjouit dans son cœur, et dit :

— Ô ma Dame et Miel de mes jours ! sache que