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le reste de l’Archipel Malais que, lui aussi, on peut trouver sur la carte.

Bientôt l’Aîné des Magiciens rencontra l’Homme sur les rives du Fleuve Perak et dit :

— Eh bien ! fils d’Adam, tous les Animaux t’obéissent-ils ?

— Oui, dit l’Homme.

— Toute la Terre t’obéit-elle ?

— Oui, dit l’Homme.

— Toute la Mer t’obéit-elle ?

— Non, dit l’Homme. Une fois le jour et une fois la nuit la Mer monte le long du Fleuve Perak et chasse l’eau douce qui déborde dans la forêt et ma maison est mouillée ; une fois le jour et une fois la nuit elle descend le fleuve et emporte toute l’eau derrière elle, de sorte qu’il ne reste que de la vase et ma pirogue chavire. Est-ce là le jeu auquel tu lui as dit de jouer ?

— Non, dit l’Aîné des Magiciens C’est là un nouveau et très mauvais jeu.

— Regarde, dit l’Homme, et comme il parlait, la grande Mer arriva par l’embouchure du Fleuve Perak, poussant le fleuve devant elle jusqu’à ce qu’il inondât toutes les forêts profondes pendant des milles et noyât la maison de l’Homme.

— Ceci ne va pas. Mets ta pirogue à l’eau et nous