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Or, tandis qu’ils parlaient tous deux, Pau-Amma le Crabe, dont c’était le tour de jouer, s’en alla en marchant de côté et entra dans la mer tout en pensant :

— Je jouerai mon jeu tout seul dans les eaux profondes et jamais je n’obéirai à ce fils d’Adam.

Personne ne le vit s’en aller, excepté la petite, toute petite fille qui se penchait sur l’épaule de l’Homme. Et le jeu continua, jusqu’au moment où il ne resta plus d’Animaux qui n’eussent reçu d’ordres ; alors l’Aîné des Magiciens secoua la poussière fine qui lui restait aux doigts et se promena par le monde pour voir comment les Animaux jouaient.

Il alla au Nord, Mieux Aimée, et il trouva Tout-ce-qu’il-y-avait-d’Éléphant bêchant des défenses et tapant des pieds dans la belle terre neuve et nette qu’il lui avait préparée.

Kun ? dit Tout-ce-qu’il-y-avait-d’Éléphant, c’est-à-dire : « Est-ce bien ? »

Payah kun, dit l’Aîné des Magiciens, voulant dire par là : « Tout à fait bien. »

Et il souffla sur les grands rochers et les grosses mottes que Tout-ce-qu’il-y-avait-d’Éléphant avait retournés, et ils devinrent les grands monts de l’Himalaya, et on les trouve sur la carte.

Il alla vers l’Est et il trouva Tout-ce-qu’il-y-avait-de-Vache pâturant dans un pré qu’on lui avait préparé,