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aussi bien qu’un corps de gardiens, qu’on appelle les Commissaires du Port.

Eux et leurs officiers gouvernent tout ce qui flotte depuis le Pont du Hugli jusqu’à la dernière bouée au Récif des Pilotes, à cent quarante milles de là, tout au large dans le Golfe du Bengale, où les steamers commencent par ramasser les pilotes au brick des pilotes.

Un pilote du Hugli n’apporte pas volontiers des journaux à bord pour les passagers, ni ne grimpe aux flancs du navire par la pluie, en se balançant sur des échelles de corde. Il se présente dans ses plus beaux habits, avec un serviteur indigène ou un aide-pilote pour prendre soin de lui, et se conduit en homme qui peut gagner deux ou trois mille livres par an au bout de vingt années d’apprentissage. Il a de beaux appartements au Bureau du Port de Calcutta, et s’en tient en général à la société des gens de son métier ; car, bien que le télégraphe rende compte quotidiennement des sondages les plus importants du fleuve, il y a beaucoup à apprendre des frères pilotes entre chaque tournée.

Il faut à quelques millions de tonnes de fret trouver leur route pour aller à Calcutta et en re-