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d’autre derrière le bétail en montrant leurs fusils. De telle façon que si le vent souffle bien, ce sera notre retraite. Le bétail pâturera au delà de Koopman’s Kop[1].

— Pas de bonne eau là, grogna un fermier qui connaissait cette région. Mieux vaut continuer jusqu’à Zwartpan. Elle est toujours délicieuse, à Zwartpan. »

Le commando passa vingt minutes à discuter le point. C’était beaucoup plus sérieux que de tuer des rooineks. Puis Jan continua :

« Quand les rooineks verront notre retraite, il se peut qu’ils s’en viennent tous ensemble dans nos kopjes. Si oui, tant mieux. Mais c’est tenter Dieu que de compter sur une telle faveur. Je crois, moi, qu’ils commenceront par envoyer quelques hommes faire du scouting. (Il eut un large rictus en défigurant le mot anglais.) Dieu Tout Puissant ! Du scooting[2] ! Ils n’ont personne de ce nouveau genre de rooinek qu’ils employaient à Sunnyside. (Jan voulait parler d’un

  1. Kop : colline.
  2. On sait que la prononciation du mot anglais scout est scaout. Ici le Boër prononce scout tel qu’on le prononcerait en français.