Page:Kipling - Du cran.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lunettes pour la vingtième fois, si l’on ne va pas aider de Vitré, qu’est-ce qu’on fait ici ?

— Nous allons surveiller, fut-il répondu. Tenez l’œil sur votre Oncle, et il vous tirera d’embarras.

— C’est un sacré biznai, de rabattre du bétail — en pleine campagne, dit Mc Turk, qui, en sa qualité de fils de baronnet irlandais, connaissait quelque chose de ces opérations. Ils auront à courir moitié plus loin que les Terriers après elles. Je suppose qu’ils montent les poneys de Vidley ?

— De Vitré, sûrement. C’est un as, à cheval. Écoutez ! Quel barnum ils font ! On va les entendre à des milles.

L’air se remplit de huées et d’appels, de cris, de paroles de commandement, du cliquetis de clubs de golf brisés et d’un fracas de pieds cornés. Trois vaches et leurs veaux arrivèrent à la Barrière du Bétail à un galop de laitières, suivies de quatre jeunes bœufs aux yeux fous et de deux poneys hirsutes. Un adolescent gras et taché de son, d’une quinzaine d’années, trottait derrière, chevauchant à cru et brandissant un piquet de haie. De Vitré, jusqu’à certain point, était un