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5. Je vous rends grâces de ce que vous ne m’avez point épargné les maux, de ce qu’au contraire vous m’avez sévèrement frappé, me chargeant de douleurs, et m’accablant d’angoisses au dedans et au dehors.

De tout ce qui est sous le ciel, il n’est rien qui me console ; je n’espère qu’en vous, ô mon Dieu, céleste médecin des âmes, qui blessez et qui guérissez, qui conduisez jusqu’aux enfers, et qui en ramenez[1].

Vous me guidez par vos enseignements, et votre verge même m’instruira[2].

6. Père uniquement aimé, voilà que je suis entre vos mains, je m’incline sous la verge qui me corrige.

Frappez, frappez encore, afin que je réforme, selon votre gré, tout ce qu’il y a d’imparfait en moi.

Faites de moi, comme vous le savez si bien faire un disciple humble et pieux, toujours prêt à vous obéir au moindre signe.

Je m’abandonne, moi et tout ce qui est à moi, à votre correction. Il vaut mieux être châtié en ce monde qu’en l’autre.

Vous savez tout, vous pénétrez tout, et rien ne vous est caché dans la conscience de l’homme.

Vous connaissez les choses futures avant qu’elles arrivent, et il n’est pas besoin que personne vous instruise et vous avertisse de ce qui se passe sur la terre.

Vous savez ce qui est utile à mon avancement, et combien la tribulation sert à consumer la rouille des vices.

Disposez de moi selon votre bon plaisir, et ne me délaissez point à cause de ma vie toute de péché, que personne ne connaît mieux que vous.

7. Faites, Seigneur, que je sache ce que je dois savoir, que j’aime ce que je dois aimer, que je loue ce qui vous est agréable, que j’estime ce qui est précieux devant vous, et que je méprise ce qui est vil à vos regards.

  1. I Reg. ii, 6 ; Tob. xiii, 2.
  2. Ps. xvii, 36.