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CHAPITRE XLV.

QU’IL NE FAUT PAS CROIRE TOUT LE MONDE, ET QU’IL EST DIFFICILE DE GARDER UNE SAGE MESURE DANS SES PAROLES.

I. Le F. Secourez-moi, Seigneur, dans la tribulation : car le salut ne vient pas de l’homme[1].

Combien de fois ai-je en vain cherché la fidélité où je croyais la trouver ? combien de fois l’ai-je trouvée où je l’attendais le moins ?

Vanité donc d’espérer dans les hommes ; mais vous êtes, mon Dieu, le salut des justes.

Soyez béni, Seigneur, en tout ce qui nous arrive.

2. Nous sommes faibles et changeants ; un rien nous séduit et nous ébranle.

Quel est l’homme si vigilant et si réservé qu’il ne tombe jamais dans aucune surprise, ni dans aucune perplexité ?

Mais celui, mon Dieu, qui se confie en vous, et qui vous cherche dans la simplicité de son cœur, ne chancelle pas si aisément.

Et s’il éprouve quelque affliction, s’il est engagé en quelque embarras, vous l’en tirez bientôt, ou vous le consolez : car vous n’abandonnez pas pour toujours celui qui espère en vous.

Quoi de plus rare qu’un ami fidèle, qui ne s’éloigne point quand l’infortune accable son ami ?

Seigneur, vous êtes seul constamment fidèle, et nul ami n’est comparable à vous.

Oh ! que de sagesse dans ce que disait cette sainte âme : Mon cœur est affermi et fondé en Jésus-Christ[2].

S’il en était ainsi de moi, je serais moins troublé par la

  1. Ps. lix, 11.
  2. Sainte Agathe.