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CHAPITRE XXX.

QU’IL FAUT IMPLORER LE SECOURS DE DIEU, ET ATTENDRE AVEC CONFIANCE LE RETOUR DE SA GRACE.

1. J.-C. Mon fils, je suis le Seigneur ; c’est moi qui fortifie au jour de la tribulation[1].

Venez à moi quand vous souffrirez.

Ce qui surtout éloigne de vous les consolations célestes, c’est que vous recourez trop tard à la prière.

Car, avant de me prier avec instance, vous cherchez au dehors du soulagement et une multitude de consolations.

Mais tout cela vous sert peu, et il vous faut enfin reconnaître que c’est moi seul qui délivre ceux qui espèrent en moi[2] ; et que hors de moi il n’est point de secours efficace, point de conseil utile, point de remède durable.

Mais à présent que vous commencez à respirer après la tempête, ranimez-vous à la lumière de mes miséricordes : car je suis près de vous, dit le Seigneur, pour vous rendre tout ce que vous avez perdu, et beaucoup plus encore.

2. Y a-t-il rien qui soit difficile ? [3] ou serais-je semblable à ceux qui disent et ne font pas ?

Où est votre foi ? Demeurez ferme et persévérez.

Ne vous lassez point, prenez courage ; la consolation viendra en son temps.

Attendez-moi, attendez : je viendrai et je vous guérirai[4].

Ce qui vous agite est une tentation, et ce qui vous effraye une crainte vaine.

Que vous revient-il de ces soucis d’un avenir incertain, sinon tristesse sur tristesse ? A chaque jour suffit son mal[5].

Quoi de plus insensé, de plus vain, que de se réjouir ou

  1. Nah. i, 7.
  2. Ps. xvi, 7.
  3. Jer. xxxii, 27.
  4. Matth. viii, 7.
  5. Matth. vi, 34.