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2. Ne poursuivez pas cette ombre qu’on appelle un grand nom ; ne désirez ni de nombreuses liaisons, ni l’amitié particulière d’aucun homme.

Car tout cela dissipe l’esprit, et obscurcit étrangement le cœur.

Je me plairais à vous faire entendre ma parole, et à vous révéler mes secrets, si vous étiez, quand je viens à vous, toujours attentif et prêt à m’ouvrir la porte de votre cœur.

Songez à l’avenir, veillez, priez sans cesse, et humiliez vous en toutes choses.

RÉFLEXION.

Pourquoi ouvrez-vous un cil envieux sur les actions de vos frères ? Qui vous a chargé de scruter leur conscience et leurs œuvres ? Laissez, laissez à Dieu un soin qu’il se réserve, et songez à répondre pour vous. On se trompe presque toujours en jugeant les autres, et l’on se prépare à soi-même un jugement plus sévère en usurpant un droit qu’on n’a pas, et en blessant, par des soupçons malins et téméraires, l’amour dû au prochain. La charité est indulgente, elle ne pense point le mal[1]. Présumez d’autrui tout ce qui est bon, par donnez pour qu’on vous pardonne, et ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugé[2].


CHAPITRE XXV.

EN QUOI CONSISTE LA VRAIE PAIX ET LE VÉRITABLE PROGRÈS DE L’AME.

1. J.-C. Mon fils, j’ai dit : Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix, non comme le monde la donne[3].

Tous désirent la paix ; mais tous ne cherchent pas ce qui procure une paix véritable.

Ma paix est avec ceux qui sont doux et humbles de cœur.

  1. I Cor. xiii, 4, 5.
  2. Matth. vii, 1.
  3. Joan. xiv, 27.