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ce que chaque jour nous promettons ; et malheur à celui dont la prière sera trouvée menteuse !


CHAPITRE XX.

DE L’AVEU DE SON INFIRMITÉ ET DES MISÈRES DE CETTE VIE.

1. Le F. Je confesserai contre moi mon injustice[1] : je vous confesserai, Seigneur, mon infirmité.

Souvent un rien m’abat et me jette dans la tristesse.

Je me propose d’agir avec force ; mais, à la moindre tentation qui survient, je tombe dans une grande angoisse.

Souvent c’est la plus petite chose et la plus méprisable qui me cause une violente tentation.

Et quand je ne sens rien en moi-même, et que je me crois un peu en sûreté, je me trouve quelquefois presque abattu par un léger souffle.

2. Voyez donc, Seigneur, mon impuissance et ma fragilité, que tout manifeste à vos yeux.

Ayez pitié de moi, et retirez-moi de la boue, de crainte que je n’y demeure à jamais enfoncé[2].

Ce qui souvent fait ma peine et ma confusion devant vous, c’est de tomber si aisément, et d’être si faible contre mes passions.

Bien qu’elles ne parviennent pas à m’arracher un plein consentement, leurs sollicitations me fatiguent et me pèsent, et ce m’est un grand ennui de vivre ainsi toujours en guerre.

Je connais surtout en ceci mon infirmité, que les plus horribles imaginations s’emparent de mon esprit bien plus facilement qu’elles n’en sortent.

3. Puissant Dieu d’Israël, défenseur des âmes fidèles,

  1. Ps. xxxi, 5.
  2. Ps. lxviii, 15.