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monde ; j’ai entendu souvent bien des plaintes de moi ; j’ai souffert avec douceur les affronts et les outrages : je n’ai recueilli sur la terre, pour mes bienfaits, que de l’ingratitude ; pour mes miracles, que des blasphèmes ; pour ma doctrine, que des censures.

2. Le F. Puisque vous avez montré, Seigneur, tant de patience durant votre vie, accomplissant par là, d’une manière parfaite, ce que votre Père demandait de vous, il est bien juste que moi, pauvre pécheur, je souffre patiemment ma misère selon votre volonté, et que je porte pour mon salut, aussi longtemps que vous le voudrez, le poids de cette vie corruptible.

Car, bien que la vie présente soit pleine de douleurs, elle devient cependant, par votre grâce, une source abondante de mérites, et votre exemple, suivi par vos Saints, la rend supportable et précieuse, même aux faibles.

Elle est aussi beaucoup plus remplie de consolations que dans l’ancienne loi, quand les portes du ciel semblaient plus obscures, et que si peu s’occupaient de chercher le royaume de Dieu.

Les justes mêmes à qui le salut était réservé, ne pouvaient entrer dans le royaume céleste qu’après la consommation de vos souffrances et le tribut sacré de votre mort.

3. Oh ! quelles grâces ne dois-je pas vous rendre, de ce que vous avez daigné me montrer, et à tous les fidèles, la voie droite et sûre qui conduit à votre royaume éternel !

Car votre vie est notre voie ; et par une sainte patience, nous marchons vers vous, qui êtes notre couronne.

Si vous ne nous aviez précédés et instruits, qui songerait à vous suivre ?

Hélas ! combien resteraient en arrière, et bien loin, s’ils n’avaient sous les yeux vos sacrés exemples !

Après tant de miracles et d’instructions, nous sommes encore tièdes ! que serait-ce si tant de lumière ne nous guidait sur vos traces ?