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la terre ; ne me cachez point vos commandements. Mon âme, à toute heure, en rappelle le désir[1]. Enseignez-moi, Seigneur, à faire votre volonté, parce que vous êtes mon Dieu !


CHAPITRE XIV.

QU’IL FAUT CONSIDÉRER LES SECRETS JUGEMENTS DE DIEU POUR NE PAS S’ENORGUEILLIR DU BIEN QU’ON FAIT.

1. Le F. Vous faites tourner sur moi vos jugements, Seigneur, et tous mes os ont tremblé d’épouvante, et mon âme est dans une profonde terreur.

Interdit, effrayé, je considère que les cieux ne sont pas purs à vos yeux[2].

Si vous avez trouvé le mal dans vos Anges[3], et si vous ne les avez pas épargnés, que sera-ce de moi ?

Les étoiles sont tombées du ciel[4] : moi, poussière, que dois-je donc attendre ?

Des hommes dont les œuvres paraissent louables, sont tombés : aussi bas qu’on puisse tomber, et j’ai vu ceux qui se nourrissaient du pain des Anges faire leurs délices de la pâture des pourceaux.

2. Il n’est donc point de sainteté, Seigneur, si vous retirez votre main :

Point de sagesse qui soit utile, si vous ne la dirigez plus.

Point de force qui soit de secours, si vous cessez de la soutenir.

Point de chasteté assurée, si vous n’en prenez la défense.

Point de vigilance qui nous serve, si vous ne veillez vous-même pour nous.

Laissés à nous-mêmes, nous enfonçons dans les flots et nous périssons : venez-vous à nous, nous nous relevons et nous vivons.

  1. Ps. cxviii, 20. 1.
  2. Job xv, 15.
  3. Job iv, 18.
  4. Apoc. vi, 13.