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tions divines ; parce que la tentation ne cesse jamais longtemps.

2. Une fausse liberté d’esprit et une grande confiance en soi-même forment un grand obstacle aux visites d’en haut.

Dieu accorde à l’homme un grand bien en lui donnant la grâce de la consolation ; mais l’homme fait un grand mal, quand il ne remercie pas Dieu de ce don, et ne le lui rapporte pas tout entier.

Si la grâce ne coule point abondamment sur nous, c’est que nous sommes ingrats envers son Auteur, et que nous ne remontons point à sa source première.

Car la grâce n’est jamais refusée à celui qui la reçoit avec gratitude, et Dieu ordinairement donne à l’humble ce qu’il ôte au superbe.

3. Je ne veux point de la consolation qui m’ôte la componction ; je n’aspire point à la contemplation qui conduit à l’orgueil.

Car tout ce qui est élevé n’est pas saint ; tout ce qui est doux n’est pas bon, tout désir n’est pas pur ; tout ce qui est cher à l’homme n’est pas agréable à Dieu.

J’aime une grâce qui me rend plus humble, plus vigilant, plus prêt à me renoncer moi-même.

L’homme instruit par le don de la grâce, et par sa privation, n’osera s’attribuer aucun bien ; mais plutôt il confessera son indigence et sa nudité.

Donnez à Dieu ce qui est à Dieu, et ce qui est de vous, ne l’imputez qu’à vous. Rendez gloire à Dieu de ses grâces, et reconnaissez que, n’ayant rien à vous que le péché, rien ne vous est dû que la peine du péché.

4 Mettez-vous toujours à la dernière place[1], et la première vous sera donnée ; car ce qui est le plus élevé s’appuie sur ce qui est le plus bas.

Les plus grands Saints aux yeux de Dieu sont les plus

  1. Luc. xiv, 10.