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L’allégresse des justes est de Dieu et en Dieu, et leur joie vient de la vérité.

Celui qui désire la gloire véritable et éternelle dédaigne la gloire du temps.

Et celui qui recherche la gloire du temps, et ne la méprise pas de toute son âme, montre qu’il aime peu la gloire éternelle.

Il jouit d’une grande tranquillité de cœur, celui que n’émeut ni la louange ni le blâme.

3. Il sera aisément en paix et content, celui dont la conscience est pure.

Vous n’êtes pas plus saint parce qu’on vous loue, ni plus imparfait parce qu’on vous blâme.

Vous êtes ce que vous êtes ; et tout ce qu’on pourra dire ne vous fera pas plus grand que vous ne l’êtes aux yeux de Dieu.

Si vous considérez bien ce que vous êtes en vous-même, vous vous embarrasserez peu de ce que les hommes disent de vous.

L’homme voit le visage, mais Dieu voit le cœur[1]. L’homme regarde les actions, mais Dieu pèse l’intention.

Faire toujours bien et s’estimer peu, c’est le signe d’une âme humble.

Ne vouloir de consolation d’aucune créature, c’est la marque d’une grande pureté et d’une grande confiance intérieure.

4. Quand on ne cherche au dehors aucun témoignage en sa faveur, il est manifeste qu’on s’est entièrement remis à Dieu.

Car ce n’est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, dit saint Paul, mais celui que Dieu recommande[2].

Avoir toujours Dieu présent au dedans de soi, et ne tenir à rien au dehors, c’est l’état de l’homme intérieur.

  1. I Reg. xvi, 7.
  2. II Cor. x,18.