gnée du bruit & de l’embarras du monde, afin de pouvoir entrer plus avant dans la familiarité du divin Epoux.
C’est-là que Dieu avec les saints Anges visite cette ame, ainsi separée de ses amis & de ceux de sa connoissance.
Il vaut mieux êrre caché, & penser à soy, que de faire des miracles éclatans, & de s’oublier soy-même.
C’est une chose bien loüable dans un Religieux que de sortir rarement, que de n’aimer ny à voir le monde, ny à être vû du monde.
Qu’est-il necessaire que vous voyez ce qu’il vous est défendu d’avoir ? Le monde passe, & tout ce qu’il aime, tout ce qu’il desire, passe avec luy[1].
L’inclination naturelle nous porte au plaisir, à la promenade, & au divertissement : mais quand nous avons par-là contenté nos sens, qu’en rapportons-nous qu’un esprit bien dissipé, & de grands remords de conscience ?
Souvent on est plein de joye lors qu’on sort de la maison ; & lors qu’on y rentre, on se trouve tout chagrin.
Souvent on rit & on jouë le soir, & le lendemain matin on est contraint de pleurer.
Ainsi le plaisir, qui d’abord flatte
- ↑ I. Joa. 2. 17.