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CHAPITRE XVI.
Qu’il faut supporter les défauts d’autrui.

Ce qu’on ne peut corriger ou dans soy ou dans le prochain, il faut le souffrir doucement, en attendant qu’il plaise au Seigneur d’y apporter le remede necessaire.

Songez qu’il est peut-être expedient que les choses demeurent dans l’état où elles sont, pour vous donner lieu de pratiquer la patience, sans laquelle vous devez faire peu de cas de vos mérites.

Ne laissez pas neanmoins de prier Dieu qu’il vous soulage dans vos peines, & qu’il vous aide à bien porter cette croix.

Si après avoir averti quelqu’un une ou deux fois, vous n’y voyez nul amendement, ne le pressez point davantage ; mais remettez-vous de tout à nôtre Seigneur, qui sçait tourner le mal en bien. Demandez luy seulement que sa volonté s’accomplisse, & qu’il soit glorifié dans ses serviteurs.

Tachez de supporter patiemment les imperfections & les foiblesses de vos freres, quelles qu’elles soient ; puisque vous avez vous-même d’assez grands défauts, & qu’on n’a que trop à souffrir de vous.

Si vous ne pouvez vous rendre tel que vous voudriez être ; comment