Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quand un homme de bien se sent affligé ou tenté ou combattu de pensées mauvaises, il connoît alors mieux que jamais combien le secours de Dieu lui est necessaire ; & que sans cela il ne peut rien faire de bon.

C’est aussi en ce temps-là qu’il a recours à la penitence, qu’il gemit, qu’il demande au Ciel du soulagement dans les maux.

Il s’ennuye même de vivre, & souhaite de mourir, afin qu’étant dégagé des liens du corps, il soit éternellement avec Jesus Christ[1].

Il est enfin convaincu que dans le monde on ne sçauroit jouir d’un parfait repos.


CHAPITRE XIII.
Qu’il ne faut pas succomber aux tentations.

Tant que nous vivons sur la terre, nous ne pouvons être exempts de peines & de tentations.

La vie de l’homme, dit Job, est une guerre & une tentation continuelle[2].

On devroit donc se tenir toûjours sur les gardes, veiller & prier sans cesse, de crainte d’être surpris par le Tentateur qui ne dort jamais, & qui va partout cherchant quelqu’un pour le devorer[3]. Il n’y a personne si éminent en vertu, qui ne soir quelquefois tenté, & nous le serons infailliblement.

  1. Phil. 1. 23.
  2. Job. 7. 1.
  3. I. Pet. 5. 8.