Quand un homme de bien se sent affligé ou tenté ou combattu de pensées mauvaises, il connoît alors mieux que jamais combien le secours de Dieu lui est necessaire ; & que sans cela il ne peut rien faire de bon.
C’est aussi en ce temps-là qu’il a recours à la penitence, qu’il gemit, qu’il demande au Ciel du soulagement dans les maux.
Il s’ennuye même de vivre, & souhaite de mourir, afin qu’étant dégagé des liens du corps, il soit éternellement avec Jesus Christ[1].
Il est enfin convaincu que dans le monde on ne sçauroit jouir d’un parfait repos.
Tant que nous vivons sur la terre, nous ne pouvons être exempts de peines & de tentations.
La vie de l’homme, dit Job, est une guerre & une tentation continuelle[2].
On devroit donc se tenir toûjours sur les gardes, veiller & prier sans cesse, de crainte d’être surpris par le Tentateur qui ne dort jamais, & qui va partout cherchant quelqu’un pour le devorer[3]. Il n’y a personne si éminent en vertu, qui ne soir quelquefois tenté, & nous le serons infailliblement.