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Je ne me veux rien réserver ; ce que j’ai, ce que je suis, mes biens, ma personne, je veux tout employer & tout consumer à vôtre service.

O mon Dieu, ô mon Créateur & mon Redempteur, plût à votre Majesté qu’en vous recevant aujourd’hui, je pusse vous témoigner autant de respect, de gratitude, de foi, de confiance, d’affection, de zéle pour votre gloire, que Marie vôtre sainte Mere vous en marqua, lorsque l’Ange lui étant venu annoncer le Mystére de l’Incarnation, elle lui fit cette réponse si humble & il respectueuse : Voici la servante du Seigneur : qu’il me soit fait selon votre parole[1].

Je voudrois être en état de me presenter devant vous, le cœur plein de bon desirs, & brûlant de votre amour, dans les mêmes dispositions où étoit vôtre Précurseur, l’incomparable Jean-Baptiste, lorsque rempli du Saint-Esprit dès le ventre de sa Mere, il tressaillit de joye en vôtre présence, & lorsque depuis vous voyant converser avec les hommes, il dit avec un profond sentiment d’humilité : L’ami de l’Epoux est ravi, lorsqu’il est avec l’Epoux, parce qu’il entend sa voix[2].

Je vous offre encore les transports de joye & d’amour, les ravissemens, les extases, les illustrations, les vi-

  1. Luc. 1. 38.
  2. Joan. 3. 24.