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là méritent d’obtenir du Ciel la grace de la devotion.

Car quand Dieu trouve des vaisseaux vuides, il y verre liberalement ses benedictions celestes.

Et à proportion qu’un homme s’efforce de se détacher des choses d’ici-bas, de s’humilier, de mourir entierement à lui-même, il reçoit une plus grande abondance de graces, & est plus libre pour se porter aux choses du Ciel.

Alors il voit que la main du Tout-puissant est avec lui ; il le voit, il est surpris de cette merveille, il en est ravi, & tout transporté de joye ; il s’abandonne pour toûjours à la conduite de son Seigneur & de son Dieu.

C’est ainsi qu’est beni celui qui cherche Dieu de tout son cœur ; & l’on peut dire avec raison qu’il n’a pas reçu son ame en vain. Car c’est à lui principalement que nôtre-Seigneur se communique dans la sainte Eucharistie ; parce que s’il s’en approche ce n’est point pour sa propre consolation, ni pour sa propre devotion, mais pour la seule gloire de Dieu, préferable à toute devotion & à toute consolation.