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O que leur foi est pure & ardente, & que c’est un preuve bien sensible que vous êtes au milieu d’eux !

Ceux-là connoissent véritablement le Seigneur dans la fraction du pain, qui se sentent le cœur embrasé d’un feu tout divin, lorsqu’ils marchent & s’entretiennent familierement avec lui[1].

Pour moi je sens rarement cette devotion si tendre, & cet amour si ardent.

O mon Jesus, qui êtes plein de charité, de douceur, de misericorde, ayez pitié de moi ; & si vôtre amour est vrayment un feu, que vous allumez dans le cœur des Justes à la sainte Communion, donnez m’en quelque étincelle, afin que la foi s’augmente toûjours en moi dans ce Sacrement, que l’espérance s’y affermisse, que la charité s’y perfectionne & s’y fortifie de telle sorte, que jamais rien n’en diminuë tant soit peu l’ardeur.

Vous n’avez que trop de bonté, ô mon Dieu, pour m’accorder cette grace, pour me visiter en esprit d’amour & de douceur, quand le tems destiné à votre visite sera venu.

Car encore que je n’aye pas le zéle de ces ames ferventes, qui désirent avec ardeur de s’unir à vous, cependant vous ne laissez pas de m’en inspirer l’envie. Je le souhaite

  1. Luc. 24. 32.