Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/338

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vous les consolez effectivement dans leurs afflictions ; s’ils sont dans l’abattement, vous leur relevez le courage, & leur inspirez une ferme confiance en votre secours ; vous les remplissez de tant de joye, vous leur éclairez tellement l’esprit, qu’avec cette nouvelle grace, ils se trouvent tout-à-fait changez. De sorte que ceux qui avant que de communier, étoient inquiets, dissipez & sans devotion, deviennent tranquilles, recuëillis, & plein de ferveur, dès qu’ils ont pris cette nourriture celeste.

C’est ainsi que vous en usez avec vos Elûs, afin qu’étant convaincu de leur extrême foiblesse, ils soient obligez d’avoüer que c’est de vous qu’ils tiennent toute leur vie.

En effet d’eux-mêmes ils sont tiédes & indevots, & vous les rendez devots & fervens.

Car qui peut aller à la source de la douceur ; & n’en pas revenir plus doux ?

Qui peut demeurer long-tems devant un grand feu, & n’en être pas échauffé ?

Vous êtes la source qui ne tarit point ; vous êtes le feu qui brûle toûjours, & qui ne s’éteint jamais.

Si je ne puis donc m’approcher assez de la source pour m’y désalterer pleinement, j’irai au canal par