Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/325

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vertus & des grandes actions des Saints ; ils considerent avec admiration les magnifiques Eglises, qu’on a bâties en leur honneur ; ils baisent avec respect leurs Ossemens, enveloppez dans de précieuses étoffes d’or & de soye.

Et vous voilà exposé vous-même à mes yeux sur cet Autel, ô mon Dieu, ô le Saint des Saints, ô le Créateur des hommes, & le Maitre souverain des Anges.

Il y a souvent beaucoup de curiosité dans ces sortes de voyages, où sous couleur de dévotion l’on aime à voir des choses extraordinaires, & qu’on a point encore vûës. Aussi d’ordinaire n’en revient-on pas meilleur qu’on étoit auparavant, surtout quand on ne cherche qu’à courir, sans se mettre en peine de changer de vie.

Mais vous êtes réellement dans la sainte Eucharistie, & vous y êtes tout entier, ó mon Jesus, vrai Dieu & vrai homme, vous y êtes, & quiconque vous y reçoit dignement y est sanctifié & rempli de grace.

Car ce n’est ni curiosité, ni legereté, ni sensualité qui l’attire ; c’est une vive foi, c’est une ferme esperance, c’est un amour pur & sincere.

O Dieu invisible, Créateur du monde, que vous en usez avec nous d’une maniere admirable ! que vôtre