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seul que je veux avoir recours dans toutes mes peines : car je ne trouve dans les creatures que foiblesse & qu’inconstance.

En effet, je n’ai hors de vous, ni ami qui m’assiste, ni protecteur qui me defende, ni maitre qui m’instruise, ni livre qui me console, ni richesses qui me soûtiennent, ni azile, où je sois en assurance ; en un mot, tout m’est inutile, si vous ne daignez être vous-même mon appui, ma force, ma consolation, mon conseil, & ma défense.

Tout ce qui semble devoir contribuer à mon repos & à mon bonheur n’y contribuë rien, lorsque vous êtes éloigné de moi.

C’est donc en vous qu’est le comble de tous les biens ; c’est vous qui faites tout ce qu’il y a de plus souhaitable & de meilleur dans la vie ; & c’est dans vous que se perd toute l’éloquence humaine.

Enfin l’esperance que vos serviteurs ont en vous, est ce qui les soûtient, les anime, & les fortifie.

Mes yeux sont tournez vers vous : j’attens tout de vous, ô mon Dieu, qui etes le Pere des miséricordes.

Benissez moi, & sanctifiez moi : versez dans mon ame vos bénedictions célestes ; faites-en un temple si saint, si digne de vous, que votre gloire y conserve son éclat, & qu’il