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Ciel, qui lui serviroit cette connoisance, s’il ne s’en faisoit un sujet de s’humilier devant moi, & de me glorifier davantage ?

Quiconque s’applique à considerer la grandeur de ses offenses, le peu qu’il a de vertu, & combien il est éloigné de la perfection des Saints, fait quelque chose de plus agreable au Seigneur, que s’il s’amusoit à les comparer les uns aux autres, & à rechercher qui sont les plus grands ou les plus petits.

Il vaut beaucoup mieux invoquer les Saints, & implorer leur secours, avec dévotion, avec humilité, & avec larmes, que d’examiner en vain les divers degrez de leur sainteté & de leur gloire.

Ils sont pleinement contens, & voudroient que tous les hommes qui sont ici bas, le fussent aussi : ils souhaiteroient en particulier qu’on s’abstint de tant de recherches & de discours inutiles.

Ils ne se glorifient point de leurs mérites, car tout ce qu’ils ont de bon, ils l’attribuent, non pas à eux-mêmes, mais à moi seul, qui par un excès de charité, les ai enrichis de mes dons.

Ils m’aiment comme leur Dieu, & l’amour qu’ils ont pour moi, est accompagné d’un contentement si parfait, qu’il ne manque rien à leur bonheur.